Histoire géographie

Voyage à Perpignan: Géopolitique et photographie

Par SANDRINE LARRIEU LACOSTE, publié le mercredi 14 septembre 2022 07:21 - Mis à jour le mercredi 14 septembre 2022 19:15
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Les élèves de première de la spécialité HGGSP du lycée participent au festival Visa pour l’image  de Perpignan 

 

Lundi 12 septembre

Nous sommes arrivés vers 10h à Perpignan. Pour commencer, nous nous sommes rendus à l'église des Dominicains pour y voir trois expositions de photojournalisme.

 Nous avons pu voir les ravages de la surpêche dans l'océan Indien et le Golfe du Bengale. Cette exposition nous a notamment fait prendre conscience de l'extrême pauvreté des pays produisant le poisson que nous consommons au quotidien. Souvent, les habitants de ces pays n'ont pas accès au produit de leur propre pêche, entièrement exporté. Ce sujet nous montre un exemple très concret de la mondialisation actuelle, ainsi, le poulpe péché en Mauritanie est vendu intégralement au Japon. Actuellement, la surpêche est largement industrialisée via l'utilisation de gigantesques navires raclant le fond des océans ou de bateaux-usines. Cette exposition avait la particularité d'être exposée en grand format, ce qui permettait une analyse des moindres détails de chacune des photographies. 

La 2ème exposition d'Eugène Richards traitait des exclus de la société américaine, rarement montrés par les médias. Celle-ci met en lumière des communautés marginales telles que les homosexuels, les toxicomanes, les malades, les pauvres, les handicapés mentaux ou les personnes noires, toutes dans des situations très difficiles mais à chaque fois différentes. Une photo a particulièrement attiré l'attention du groupe : un soldat américain, blessé durant la guerre en Irak. Nous avons été marqués par l'indifférence de l'Etat pour ses anciens « héros ».

La dernière exposition Días eternos : Venezuela, Guatemala, Salvador par Ana María Arevalo Gosan dépeint la situation des femmes dans l'univers carcéral latino-américain. Ces femmes vivent souvent bien trop nombreuses dans d'étroites cellules, sans respect pour leur pudeur et leur dignité. C'est dans cet environnement que grandissent des enfants dont les mères sont incarcérées. Le seul moyen pour elles d'affirmer leur personnalité est de prendre soin leur apparence, en se lissant les cheveux ou se tatouant par exemple. 


Paul Ribet/ Raphaël Mestres/ Paul Costes/ William Minson-Niel
 

 

Le LUNDI 12 septembre APRES MIDI nous sommes allés au couvent des Minimes, où nous avons rencontré Elena Chernyshova, une photoreporter russe qui nous a expliqué le contexte derrière chacune de ses photos. Elle a pris ces photos car elle se sentait concernée par le sujet et a décidé de faire une exposition. Elle nous a dit que les photos étaient majoritairement prises au téléphone car il est obligatoire d'avoir une autorisation du gouvernement pour utiliser un appareil photo. Elle explique que la population russe a été surprise de l'annonce de la "guerre" car elle pensait que Poutine faisait du chantage, suite à cela, la population a fait des manifestations pour protester contre la guerre mais le gouvernement russe interdit de plus en plus de choses. L'opinion publique est basée sur un média d'État et de la propagande car tous les médias extérieurs sont interdits. Même les enfants sont en contact dès le plus jeune âge avec la guerre car le gouvernement organise des jeux de chars et des initiations militaires. Le gouvernement russe interdit l'utilisation du mot "guerre", il faut parler "d'opération spéciale". Cette rencontre a été très enrichissante car elle a pu nous expliquer pourquoi et dans quel contexte elle a pris les photos.

Alisa GROUSSET et Imani Lucenay

L’après-midi, après la présentation de l’exposition photos d’Elena Chernyshova, nous avons assisté à une interview avec cette même journaliste. Le principe est donc de lui poser des questions en rapport avec son parcours. Elena Chernyshova est une journaliste russe, elle effectue à l’origine des photos environnementales et culturelles. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine l’a particulièrement touchée, elle a donc commencé la photographie politique de guerre le 24 février 2022 : jour du début de la guerre. Elle ne voulait pas rester impuissante face à cette guerre. Elle a donc décidé de photographier tout ce qui se passait en Russie : manifestations, arrestations…Nous avons donc posé plusieurs questions telles que : « êtes-vous connue en Russie ? » » «Etes-vous en danger en Russie ?»«Comptez-vous rentrer en Russie ?» «Quelle est la place de l’OTAN ainsi que de l’Eglise en Russie ?» «Il y a-t-il des personnes qui se révoltent ? Si oui dans quel nombre?»

C’était une expérience très enrichissante, qui nous a permis d’en apprendre plus sur ce conflit, c’était très intéressant. Son exposition nous apporté beaucoup d’informations et nous avons beaucoup plus de connaissances sur la situation en Russie. Cette femme nous a paru très courageuse, dévoué, et très impliquée. Elle nous a expliqué beaucoup de choses que nous ne savions pas car l’information est très restreinte et il y a beaucoup de fake news à ce sujet. Elle était très bienveillante, a répondu à toutes nos questions avec plaisir. Nous l’admirons pour son travail et son engagement. Merci à elle !


Capucine Boissenin, Eve Rey, Lina Roques, Elisa Merlin, Julie Escoude, Ludivine Vironneau

 

Mardi 13 septembre: Couvent des minimes 

En ce deuxième jour, nous avons commencé la matinée par 3 expositions. L’exposition de Jean-Claude Coutausse nous parlait principalement de la photographie politique en France, les images étaient en noires et blancs ainsi qu’en couleur pour montrer une évolution dans le temps.

On peut remarquer qu’il y a plus d’hommes que de femmes au pouvoir mais aussi que la politique est mise en scène. Nous avons travaillé sur l’évolution de l’image d’Emmanuel Macron ainsi que sur certaines images des élections présidentielles.

La photographie sur ce thème nous fait aussi réfléchir sur notre perception de la politique française.


Eléa, Cassandréa, Manon et Solen

Nous avons pu rencontrer M.Jean François Leroy organisateur de « Visa pour l'image », à Perpignan, il participe en 1989 à l’organisation du projet « 3 Jours en France ».
    Il rachète en juillet 2009 la société Images-Evidence dont il est président.
    Il commença le journalisme afin d'affiner sa vision du monde et commença à photographier à l'âge de 12 ans. Car nous ne pouvons pas être au climax des événements partout, c'est donc pour ça que le photo-journalisme est primordial.
    En effet, « les photo-journalistes sont nos yeux sur le monde. »
Il insista sur le fait que si nous sommes « CHOQUÉS ! » par une photo, cela est du déni car la situation est choquante et la photo en est seulement sa représentation.
    D'après lui, les vrais enjeux mondiaux ne nous sont pas partagés, notre société se fixe sur des sujets plus futiles. Pour lui, notre génération subit les informations des médias qui peuvent paraître moins importantes. Il nous encourage à aller chercher de nouvelles informations internationales et importantes !

Emmy, Christal, Antoine, Corantin, Shaïma et Mélissa

Le mardi 13 septembre, après avoir découvert les photographies de Antoni Campana, nous nous sommes rendus au Mémorial d’Argelès. Crée en mémoire des réfugiés espagnols arrivés en France après la guerre, il retrace leur parcours depuis le début de la guerre jusqu’à la vie dans les camps d’internement après la Retirada. 

Le mémorial est divisé en trois parties : la première retrace la guerre civile de 1936, le soulèvement de la République par l’armée à 1939, la prise de la dernière région d’Espagne, la Catalogne, qui marque la fin de la guerre et la prise de pouvoir de Franco, la seconde, l’arrivée en France de plus de 500 000 réfugiés et leur vie dans les camps, et enfin, une partie était consacrée aux dessins du dessinateur Josep, lui-même détenu dans le camp d’Argelès. Un documentaire retraçant l’histoire de la guerre civile espagnole était également diffusé. 

Nous avons trouvé la visite très intéressante et enrichissante car elle nous a permis d’en découvrir davantage sur une guerre peu étudiée à l’école. 

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Camille et Meriem

En début d’après-midi, nous sommes allés à la galerie Marianne dans le centre-ville d’Argeles-sur-mer afin de voir l’exposition de photos d’Antoni Campaña. Cette exposition était sur le thème de la guerre civile en Espagne. Cette guerre opposait le parti nationaliste avec Franco à sa tête au parti républicain. Le photographe, choqué et traumatisé par cette guerre a souhaité cacher les photos dans une boîte rouge qu’il a dissimulée dans sa maison. Cette boîte, contenant plus de 5000 photos a été retrouvée après sa mort. Ces photos sont toutes en noir et blanc et elles ne donnent pas l’impression d’avoir un parti pris. En effet, on peut y voir le parti franquiste, l’armée des républicains ainsi que des milices nationalistes qui ont joué un rôle très important dans ces guerres civiles. On a constaté que les femmes avaient aussi pris part aux combats ( milicienne, carabiniere…). On a pu voir que ce photographe utilisait plusieurs techniques différentes pour prendre ses photos ( vue d’ensemble, gros plan, contre-plongée…)

Adrien, Louis, David, Guilhem et Arsène.



En cet après-midi du 13 septembre , nous sommes allés rencontrer l'association Fils et Filles de
Républicains Espagnals et Enfanto de l'Exode (FFREEE) , qui consiste à faire reconnaître le combat des Républicains espagnols contre la barbarie fasciste. Elle a pour but de faire perdurer l'histoire de ces réfugiés et de leur Famille : quatre descendants de déportés nous ont témoigné de leur parcours, les épreuves qu'ils ont traversé durant la guerre civile espagnole ainsi que leur ressenti. Nous avons pu en apprendre plus sur cette période de l'histoire peu connue. Ils se sont fait internés dans des camps de concentration (à bien différencier des camps de concentration sous le régime nazi). Vivre ce témoignage nous permet de ressentir plus facilement les émotions transmises par les réfugiés. Selon nous, c'est plus instructif et touchant d'écouter le récit de ces personnes. Cette expérience a permis à ces réfugiés de mettre leurs propres mots sur leurs histoires, ils nous ont ouvert les portes de leurs souvenirs. Cela est très important pour eux, ça les a fortement touchés, les interactions avec la jeunesse sont un réel plaisir pour eux. Nous avons eu la chance de vivre cet échange hors du commun grâce à notre fabuleuse professeur d’HGGSP !

Anais, Camille, Carla, Justine